Alors que les usagers des lignes Paris-Caen-Cherbourg et Paris-Rouen-Le Havre subissent depuis trop longtemps des dysfonctionnements à répétition, et tout particulièrement depuis début Juin 2020, l’UDUPC et l’ADURN n’ont de cesse depuis quelques semaines de demander à la région Normandie et la SNCF des explications sur la situation actuelle et de demander à ce qu’un réel plan d’actions soit mis en place.

Le 21 Juillet 2020, nous avons envoyé un courrier à Hervé Morin qui sera suivi d’une réponse officielle de la SNCF (cf ci-dessous).
Cependant, à part mettre en exergue les problèmes que nous subissons, aucun plan d’actions n’est proposé.

Le 28 juillet 2020, nous avons pris connaissance de la décision de Hervé Morin de cesser le paiement à la SNCF et d’attaquer SNCF Réseau en justice. Un acte fort que nous attendions depuis longtemps qui, nous l’espérons, permettra de mettre en place un vrai plan d’actions pour l’amélioration des lignes normandes.

En attendant que de réelles actions soient mises en place, l’UDUPC et l’ADURN s’associent à nouveau pour demander une indemnisation significative  pour les mois de Juin et Juillet 2020 pour tous les usagers : abonnés annuels, abonnés mensuels, détenteurs de carte de réduction et voyageurs occasionnels. Voir notre courrier ci-dessous.

Nous ne manquerons pas de communiquer auprès des usagers dès que nous aurons une réponse.

Demande d’indemnisation du 28 juillet 2020

Monsieur le Président de la région Normandie,

Nous avons pris connaissance ce matin de votre décision de cesser le paiement à la SNCF et d’attaquer SNCF Réseau en justice. Un acte fort que nous attendions depuis longtemps qui, nous l’espérons, permettra de mettre en place un vrai plan d’actions pour l’amélioration des lignes normandes.
 
La situation n’est en effet plus acceptable pour les usagers : trop de retards, trop de suppressions de trains, trop d’incertitudes sur l’organisation des voyages et enfin trop de conséquences lourdes sur les vies familiales, sociales et sur les rythmes de travail.
Comme vous le savez, de plus en plus de navetteurs quittent le train pour utiliser leur voiture, et certains même ont décidé de quitter la région Normandie.
Les choses doivent changer urgemment et nous restons donc en attente des décisions qui seront prises par la SNCF.
 
En attendant, tous ces dysfonctionnements ont aussi un impact financier sur les usagers : beaucoup reprennent la voiture, beaucoup ont une augmentation des frais de garde d’enfants, certains ont des impacts salariaux…
Même si les usagers ne demandent qu’à avoir un service de transport fiable, nous souhaitons également que vous demandiez à la SNCF de mettre en place une indemnisation significative pour les mois de Juin et Juillet 2020 qui ont été tout particulièrement catastrophique.
Ainsi nous demandons une indemnisation des abonnés annuels, des abonnés mensuels et un geste particulier pour tous les voyageurs occasionnels, y compris les détenteurs de cartes de réduction, qui ont été impactés durant cette période.
 
Nous sommes certains que vous comprendrez et serez sensible à cette demande.
Dans l’attente de votre retour, nous restons à votre disposition pour échanger sur tous ces sujets.
 
Bien cordialement,
 
Pierre DUMONT et Karine COURTEAUD
UDUPC et ADURN
 

Courrier à Hervé Morin du 21 juillet 2020

Monsieur le Président de la région Normandie,
Monsieur le Directeur régional Paris-Saint-Lazare – Normandie,

Nous tenons à vous interpeller sur la situation particulièrement dégradée et catastrophique que vivent les usagers des lignes Paris-Caen-Cherbourg et Paris-Rouen-Le Havre.
En effet, depuis la reprise du trafic au mois de juin 2020, la situation s’aggrave de jours en jours: ponctualité, conformité des trains, sur occupation régulière sur trains de pointe et week-end, travaux rendus tardivement, gestion hasardeuse des problèmes rencontrés….

Avec la SNCF, vous nous aviez assuré avoir remis en état toutes les rames du parc normand et avoir mis en place un système de 3 rames de secours ainsi qu’un système de gestion de crise efficace en gare Saint-Lazare.
Hors depuis plusieurs semaines, le constat est alarmant ! Nous ne comptons plus les pannes de matériels, les compositions non conformes de dernière minute, la non information en temps et en heure aux usagers,  engendrant des situations de stress pour les usagers mais aussi pour les agents à bord qui subissent la colère des clients normands, sans oublier les mises à quai tardives récurrentes….

Durant les dernières réunions d’échanges, vous nous avez expliqué que le trafic ne pourra réellement s’améliorer que lorsque nous auront reçu assez de rames Omneo. Nous l’avons bien compris et entendus mais nous n’en sommes pas encore là et nous demandons déjà à ce que la situation ne continue pas de s’aggraver encore plus !

Nous demandons donc à ce jour à avoir un réel état des lieux précis du parc normand. Pas seulement un comptage du nombres de rames mais aussi l’état technique des rames, de celles en maintenance, celles encore en état et les radiations à venir (parc corail) ainsi que les prochaines échéances d’arrivée des Omneos.
Egalement, nous vous demandons de mettre en place un plan d’urgence avec la SNCF au vu de la situation ! Il est hors de question de continuer à faire vivre cette situation catastrophique et anxiogène aux usagers, clients et touristes, rappelons le, en cette période estivale particulièrement importante pour l’attractivité normande ! Lorsque l’on voit la situation actuelle en sachant que les trains sont loin d’être remplis, que peut-on attendre pour la rentrée de septembre?

Nous sommes certains que vous porterez une attention particulière à nos demandes et restons à votre disposition pour échanger sur ces sujets.
 
Bien cordialement,
 
Pierre DUMONT et Karine COURTEAUD
UDUPC et ADURN
 

Réponse de la SNCF du 21 juillet 2020

Je vous confirme que la qualité de la production en ce début d’été n’est pas à la hauteur de ce qu’on doit offrir aux clients des Lignes Normandes.

Comme vous l’avez souligné dans votre message, nous sommes confrontés depuis plusieurs semaines à des périodes de travaux longues et complexes dans leur réalisation, avec trop régulièrement des dépassements de délais des plages travaux qui désorganisent la circulation des trains. Nous sommes également contraints parfois de supprimer des trains en dernier recours, sans pouvoir prévenir suffisamment à l’avance les clients pour qu’ils puissent s’organiser, ce qui n’est pas acceptable. Nous avons demandé, avec Jean-Philippe Dupont, à la Direction de l’Infrastructure, en charge du suivi des travaux, d’être rigoureux dans le respect des délais par l’entreprise de travaux publics responsable afin que les voyageurs ne soient pas pénalisés de la sorte.

Bien entendu, les travaux ne sont pas les seules causes de la mauvaise qualité de service. La situation Matériel est toujours tendue sur notre parc à forte capacité, avec une extrême fragilité au niveau de la disponibilité des locomotives. Les rames OMNEO nous font clairement de plus en plus  défaut en nombre et cela nous contraint à sur-solliciter nos rames TER à 2 niveaux pour compenser leurs absences et celles des trains Corail. Ainsi, depuis plusieurs jours, notre parc de rames TER 2NNG est en tension avec une sous capacité pour réaliser le plan de transport, ce qui nous oblige à faire circuler les trains en composition réduite voire même malheureusement à en supprimer lors d’aléas supplémentaires. Cela peut nous amener également à faire des arrêts supplémentaires exceptionnels, notamment sur l’axe Paris Rouen Le Havre (cf 3100 du 21/07), pour éviter des trous de dessertes trop importants.

Ce matin, une alarme incendie sur 2 rames OMNEO nous a contraint à annuler la circulation du 3103 et d’assurer le 3373 avec une rame Corail. Le problème technique a été résolu en fin de matinée par le SAV Bombardier, les deux rames sont de nouveau opérationnelles.

Enfin le parc TER 2NNG souffre particulièrement en ce moment d’un défaut lié à un choc avec un obstacle en ligne qui entraine à terme la section du câble enregistreur de vitesse. Si ces éléments de sécurité sont redondés pour permettre une exploitation en toute sécurité, les rames doivent rentrer immédiatement en centre de maintenance pour être réparées. Ce dysfonctionnement nous a contraint a supprimé les trains 13104 et 13108 et nous finissons actuellement la réparation d’une troisième rame aujourd’hui. L’ensemble des experts est mobilisé pour localiser très rapidement la nature de l’obstacle incriminé et sa localisation entre Paris et Le Havre. Toutes nos équipes sont à pied d’œuvre pour résoudre ce problème. La tension sur la disponibilité du parc ne nous permet pas de pallier actuellement aux séries de pannes imprévues comme celles-ci.

Au final, ce mardi soir la pointe de soirée reste quelque peu délicate pour les clients, avec 6 trains qui circuleront en rame unique (3123, 3127, 13126, 13127, 13134 et 850021) et le train 850017 que nous avons supprimé, mais les équipes se sont fortement mobilisées pour faire partir un maximum de trains à l’heure, hormis le 3363 qui a 40’ de retard en raison de l’arrivée tardive de la  locomotive. Demain matin, plusieurs trains rouleront également en rame unique. Nous prévoyons une amélioration progressive de la disponibilité des rames TER et des locomotives au fil de la semaine, pour atteindre un retour à la normale vendredi (sous réserve de pannes inopinées de Matériel d’ici là).

Je suis conscient que c’est une situation difficile à vivre pour les voyageurs mais je vous assure que les équipes sont complétement engagées pour offrir le meilleur service possible, malgré les difficultés précitées.

Pin It on Pinterest