Dans le cadre d’une réunion de crise organisée par la région Normandie, les associations représentatives des lignes Paris-Caen-Cherbourg, Paris-Rouen-Le Havre et Paris-Serquigny ont été invitées à se réunir pour échanger sur les dysfonctionnements actuels et pour que la région Normandie et la SNCF présentent un plan d’action.

La réunion était présidée par Hervé Morin, accompagné de Vincent Breteau et Laurent Roque. La SNCF était représentée par Jean-Philippe Dupont (Directeur régional), Gaël Barbier, Philippe Lefevre et Nathalie Liot.

Les associations présentes étaient l’UDUPC (Paris-Caen-Cherbourg), l’ADURN (Paris-Rouen-Le Havre) représentée par l’UDUPC, l’UGB (Paris-Caen-Cherbourg), Vernon Train de Vie (Paris–Rouen-Le Havre), le collectif BBB (Bueil-Breval) et la FNAUT Normandie au travers de son président Daniel Grébouval.

 

La réunion a commencé par un état des lieux de Mr Morin qui parle de situation exécrable au travers d’importants retards et d’annulation de trains. Nous sommes dans une situation qui cumule des problèmes d’infrastructure, des problèmes de travaux sur les voies (remblai d’Apremont) et d’importants retards de maintenance dus à la grève de décembre 2019.

Hervé Morin a tenu a précisé que la maintenance n’a pas été assurée correctement pendant près de 3 mois et que nous sommes encore en situation de grève.

 

Les associations ont ensuite pu exprimer leur mécontentement sur la situation actuelle en parcourant tous les sujets : information voyageurs défaillante, retards et suppressions des trains, problème de conformité et de rames capacitaires, défaut d’affichage des horaires, défaut d’uniformisation des tarifs

 

De son coté, la SNCF admet ne pas réussir à appliquer le SA 2020 en raison de la grève de décembre 2019, du matériel en mauvais état et en fin de vie et des travaux EOLE.

Également Bombardier livre en retard les nouveaux OMNEO pour plusieurs raisons : grève de décembre 2019 au sein de Bombardier, grève chez Compin (fabriquant des sièges OMNEO) et grève à la SNCF qui a retardé les essais des OMNEO.

 

En conséquence, la région Normandie a demandé à la SNCF de mettre en place un plan d’action pour résoudre au plus vite cette situation et ainsi répondre au besoin de respect de la ponctualité, de la conformité des rames, de la capacité des rames et de l’information voyageurs

 

Pour cela, la SNCF met en place un plan de transport adapté dès la semaine du 17 février pour lui permettre de rattraper son retard de maintenance. Ainsi des trains en heures creuses vont être supprimés pour avoir plus de rames à disposition.

  • Paris-Caen : Suppression des trains 3341 et 3358 & fusion des trains 3317 et 3363 pendant le période des vacances scolaires de février 2020
  • Paris – Le Havre : Suppression des trains 3119 et 3128 & Arrêt systématique du train 3123 à Yvetot et Bréauté pendant cette période
  • Paris – Rouen : Suppression des trains 13131 et 13136
  • Paris – Vernon : Suppression des trains 850016 et 850017

A la demande de Mr Morin, la SNCF s’engage également à communiquer tous les jours à 17h un plan de transport garanti du lendemain. Cela doit être mis en place dès le mardi 18 février.

En effet, Jean-Philippe Dupont craint la grève annoncée du 17 février et la méconnaissance, à ce stade, du nombre réel de personnes grévistes.

 

La SNCF annonce aussi avoir renforcé sa capacité de maintenance et de dépannage avec l’appui d’équipes dédiées provenant des technicentres de Périgueux, Nevers et Quatre Mares pour les ateliers de Sotteville, d’Achères et de Clichy, mais également à Paris Saint-Lazare en heure de pointe (Source : https://france3-regions.francetvinfo.fr/normandie/seine-maritime/rouen/trains-normandie-sncf-presente-plan-actions-voyageurs-1787307.html ).

De plus, la mise en service le 17 février de la première rame OMNEO et des suivantes devrait aider à améliorer la situation. Si le rythme de livraison des OMNEO par Bombardier reste stable, environ 20-25 rames OMNEO devraient être en production au début de l’été (cependant il existe une alerte par rapport au coronavirus qui bloque la fabrication de pièces en Chine et risque de perturber la production chez Bombardier). Jean-Philippe Dupont explique aussi que les OMNEO permettront de minimiser le temps de passage au technicentre de Paris Saint-Lazare et qu’ils essaient d’optimiser le fait que les OMNEOS ne passent plus par le technicentre pour ne pas avoir à cisailler les voies et ainsi provoquer des retards.

 

Pour la situation particulière du remblai d’Apremont, la SNCF annonce, via les informations de SNCF réseau, que la limitation à 10km/h se poursuivra jusqu’au 2 mars. Ensuite, la limitation sera portée à 40km/h jusqu’à début avril pour surveiller l’état et l’évolution du remblai. Enfin, la limitation de vitesse devrait être amené à 100km/h sur cette zone. La SNCF assure d’un engagement fort de ses équipes pour résoudre au plus vite cette situation qui provoque de nombreux retards supplémentaires.

 

Pour la ligne Paris-Serquigny, la région Normandie annonce en séance mettre en place des navettes « de secours » entre Mantes et Bueil tout le temps du plan de transport adapté.

 

La région Normandie demande également que toutes les correspondances, sur toutes les lignes, soient maintenues en cas de retard.

 

En ce qui concerne l’information voyageurs, la SNCF annonce renforcer son dispositif d’information et de communication sur tous les canaux (gare et Twitter principalement). Courant février, une personne au COE (Centre Opérationnel d’Escale) de Paris Saint-Lazare doit être dédiée à temps plein aux grandes lignes. Une personne doit également être présente sur la plateforme pour avoir le ressenti des usagers.

Hervé Morin a insisté sur le fait que la SNCF devait faire un effort important sur la qualité de l’information en disant la « vérité » aux usagers. Il faut arrêter avec les messages qui ne veulent rien dire et ne renseignent pas de la situation réelle.

 

La SNCF annonce également qu’une indemnisation sur toute la durée du plan de transport adapté va être mise en place. Ainsi, les abonnés annuels et mensuels bénéficieront d’une indemnisation de -30%. Celle-ci sera appliquée à partir du mois d’avril avec rattrapage des mois précédents. L’indemnisation sera automatique pour les abonnés annuels. Les abonnés mensuels devront faire eux-mêmes la demande chaque mois en justifiant leur abonnement sur le mois concerné. Une communication de la SNCF Normandie doit être faite dans les jours à venir.

Nous en avons profité pour leur rappeler qu’ils devaient aussi régler au plus vite les problèmes de remboursement du mois de décembre 2019, chose qui est normalement en cour de résolution pour tout le monde.

 

Pour terminer, Hervé Morin a fait un tour de table pour que chacun puisse faire ses dernières remarques.

L’UDUPC en a profité pour rappeler que des améliorations doivent être apportées sur la grille horaires. Les demandes d’évolution de sillon devant être apportées au mois de mars 2020 pour 2021, il est urgent de travailler sur ce sujet.

Nous avons mis en avant qu’il fallait absolument trouver une solution pour que les usagers d’Evreux retrouvent un train direct entre 18h et 19h30. Afin d’éviter d’allonger encore le temps de trajet du train de 18h58, nos avons proposer de remettre en place un train Paris-Deauville dans ce créneau afin que tous les usagers soient contentés : retour d’un temps de trajet normal pour le train de 18h58 et mise en place d’un train entre 18h et 19h30 pour les usagers de Evreux, Bernay et Lisieux. Cette solution doit être mise à l’étude très rapidement.

Nous avons insisté sur l’importance pour les usagers de Caen, Lisieux, Bernay et Evreux de mettre en production le train de 5h40 au départ de Caen car les horaires actuels sont soit trop tôt, soit trop tard.

Nous avons également parlé de l’importance des arrêts à Yvetot et Bréauté sur le train du retour le soir. Hervé Morin nous a fait comprendre que ce n’était plus un souci. Donc si nous comprenons bien, ces arrêts devraient être rétablis en service normal également.

Enfin, nous avons exprimé notre étonnement que la région Normandie et la SNCF aient voulu mettre en place cette nouvelle grille horaires alors que tous les indicateurs étaient au rouge et que rien ne présageait une mise en place correcte du SA 2020.

 

De manière générale, tous les participants ont insisté sur le fait que cette situation dégradée ne pouvait plus durer, que les trains affichés à la circulation ne devaient plus être supprimés au dernier moment et que nous attendions des résultats rapidement.

 

Pour terminer, Vincent Breteau a indiqué vouloir mettre en place rapidement des groupes de travail avec les associations sur tous les sujets importants : horaires, réservation obligatoire…

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